CONTEXTE DU PROJET 

Depuis très longtemps, les populations autochtones de Côte d’Ivoire cultivent autour des cases des tomates, des piments et des aubergines, destinés à la consommation familiale. D’activité agricole marginale, le maraîcher est devenu depuis les années 1980- 1990 une production spéculative non négligeable dans les systèmes de production, conduisant à une véritable spécialisation régionale et saisonnière. Les activités de production de ces cultures occupent une frange importante de la population constituée de près de 60% de femmes et de jeunes des zones urbaines et périurbaines. La production maraîchère en Côte d’Ivoire est en pleine expansion, représentant environ 678 000 tonnes sur 161 000 hectares de cultures irriguées et pluviales. Toutefois, le pays continue d’importer environ 100 000 tonnes par an pour combler le déficit de production. Malgré le dynamisme agroéconomique, le secteur reste menacé :

(i) par la dégradation de la fertilité des sols, nécessitant de limiter cette baisse par une gestion agroécologique intégrée ; 

(ii) par une pression accrue des ravageurs, exigeant de réduire l’impact des maladies et des nuisibles ainsi que de mettre à jour la cartographie phytosanitaire ;

(iii) par le changement climatique, imposant de réviser les itinéraires techniques et de faciliter l’adoption de pratiques d’adaptation climato-intelligentes basées sur les connaissances locales et les innovations endogènes ; 

(iv) par l’insuffisance des structures de soutien, requérant le renouvellement des approches d’appui aux acteurs du secteur grâce à l’accès à l’information et aux connaissances technologiques via des services numériques de conseil. Le gouvernement ivoirien, conscient des faiblesses du secteur, a engagé des efforts pour structurer les agriculteurs en coopératives et les acteurs des chaînes de valeur en plateformes interprofessionnelles, dans le but d’accroître l’efficacité et de répondre aux besoins des parties prenantes agricoles. Les organisations professionnelles agricoles (OPA), le secteur privé et les universités sont mobilisés pour jouer un rôle central dans la réalisation des objectifs visant à augmenter la production.

Face à cette situation, le Centre d’excellence Africain WASCAL/CCBAD, a obtenu un financement de l’initiative AGriDI, coordonné par ICIPE pour le

Projet Digit_Crops : Digitalisation des pratiques climato-intelligentes dans les cultures maraîchères pour soutenir la durabilité de la production et améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles ».

Le projet Digit_Crops ambitionne de transformer durablement l’agriculture en Côte d’Ivoire en promouvant des pratiques agricoles climato-intelligentes dans la production maraîchère. Il a pour objectif de renforcer la résilience des systèmes agricoles, d’accroître la productivité et d’améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants grâce à des innovations numériques et des approches agricoles durables. Le projet s’appuiera également sur la cartographie et l’identification des ravageurs pour optimiser leur gestion. Les données collectées à cet effet seront intégrées dans une base de données numérique interactive accessible via une application mobile destinée aux producteurs de maraichers.